Une capitale dans la brume


Lima, 9-10/7.
Plus notre avion se rapproche de Lima, plus on s’éloigne des Andes dont les sommets enneigés dominent (de loin) les plaines désertiques et poussiéreuses. L’avion entame sa descente et pique vers une mer impressionnante de nuages denses. Le garúa, une épaisse brume marine recouvre la ville et les environs pendant les mois d’hiver (avril-octobre). Une fois sur le sol péruvien, ce plafond blanchâtre, triste mais lumineux, confère une atmosphère toute mélancolique. J’ignore encore ce qu’il y a comme photos à faire mais les clichés ne vont pas être terribles avec un ciel pareil !!

Lima, c’est un peu comme Santiago, on n’a pas vraiment d’images en tête avant d’y arriver si ce n’est des lamas et la population vêtue de ponchos à motifs et aux couleurs chatoyantes avec l’immanquable bonnet péruvien, jouant Condor El Pasa à la flûte de pan !! OUBLIEZ !!! Le premier contact visuel aux alentours de l’aéroport fait d’abord penser… à l’Inde mais en plus propre ! Un amalgame de petits immeubles de 2 étages inachevés borde de larges avenues où carburent (au GPL) des milliers de taxis plus ou moins officiels. Des véhicules de toutes tailles, de la micro citadine au bus hors d’âge, klaxonnent à chaque intersection en quête du client.
A la longue cela peut même paraître harassant car il est impossible de marcher dans la rue sans entendre derrière soi, des dizaines et des dizaines de fois, les klaxons des “taxis“ au ralenti qui proposent leur service. A croire que personne ne marche au Pérou et vu le prix des courses, on comprend aisément pourquoi !

Oubliez les clichés, Lima est une ville moderne et bourdonnante avec des quartiers ultra-chics comme Miraflores regorgeant de buildings huppés et de villas luxueuses. Le centre de la capitale fondée en 1535 par Francisco Pizarro abritent des édifices coloniaux remarquables qui confèrent un cachet insoupçonné à cette cité qui a été maintes fois démolie et reconstruite au gré des séismes, des conquêtes et des guerres comme celle du Pacifique (1879-1883).

Le best of de notre très agréable exploration dans les rues de la ville, le jour de la demi-finale Argentine – Pays-Bas dont on ne manquera pas les penalties devant une télé installée sur un trottoir en face du Mercado Central !

Plaza San Martín
La statue du général est entourée de bâtiments homogènes néo-classiques d’inspiration française regroupant hôtels, banques et restaurants. Même les fast-foods sont chics et on devine à peine la présence des KFC et autres Pizza Hut au rez-de-chaussée de ces très beaux ensembles.









Plaza de Armas
Pour y arriver, on empreinte la rue piétonne Jiròn de la Uniòn qui regorge de petits immeubles originaux (dont un McDo art déco !!) avant de rejoindre le très riche portail de l’Iglesia de la Merced (1541).




Ancien lieu de corrida, la place est bordée de palmiers avec des étudiants assis par terre reproduisant sur leur planche à dessin les façades majestueuses des bâtiments qui entourent la fontaine en bronze, seul “monument“ rescapé de l’époque coloniale (1650). Une diagonale virtuelle sépare les deux styles d’immeubles : sur 2 des côtés, on retrouve des bâtiments jaunes ornementés avec des arcades commerciales à leur base ; sur les 2 autres, des bâtiments publics avec dans l’ordre : le Palacio del Gobierno (1937, résidence du chef de l’état), le Palacio Arzobispal (1924) et la cathédrale de Lima mainte fois reconstruite et restaurée (1535, 1551, 1622, 1687, 1746 et 1940 !!!).







C’est Pizarro qui désigna l’emplacement de la première cathédrale et à l’intérieur, on peut y voir son mausolée contenant sa “vraie“ dépouille qui ne fut retrouvée qu’en 1977 dans les cryptes de l’église, la tête séparée de son corps et enfermée dans une boîte en métal (sic) aujourd’hui exposée dans une vitrine (la boîte, pas la tête) !!!








Outre la tombe du conquistador, il y a des dizaines de chapelles de chaque côté de la nef principale, chacune avec un autel réalisé dans un style totalement différent mais souvent rococo. Au fond, les cryptes sont accessibles et quelques restes sont mis en scène !










Inspiré par les lieux, je m’abandonne à quelques clichés religieux en N&B dont voici une "courte" sélection :






On poursuit la série des églises avec le Monasterio de San Francisco dont l’ambiance est plus lugubre mais la déco ne manque pas d’originalité avec des motifs blancs et rouge vermillon sur les arches et la coupole.




Du Parque de la Muralla qui longe les vestiges des remparts de la ville suivant le rio Rimac, on dispose d’une vue sur un étrange cerro qui ressemble à une énorme dune de sable sur laquelle on aurait bâti des maisons multicolores qui pourraient nous faire penser aux collines de Valparaiso.

La suite est plus folklorique avec le Mercado Central où l’on trouve tout et n’importe quoi et où les robes de princesse côtoient les stands de barbaques ! A l’heure de notre visite, beaucoup de guitounes sont déjà fermées à moins que les tenanciers ne se soient tous retrouvés sur le trottoir d’en face devant une télé installée dans la vitrine d’une salle de jeux. Devant l’écran, la foule s’agglutine pour voir les derniers tirs aux buts entre l’Argentine et les Pays-Bas en demi-finale de la Worldcup, provoquant rapidement un bouchon dans la rue et la colère des taxis.





Dès que l’Argentine obtient son billet pour la finale, on continue vers le Barrio Chino (quartier chinois) qui nous transporte des mois en arrière dans notre périple ! Les rues fourmillent de gens et de porteurs tirant des montagnes de cartons sur leur chariot couinant ! Quelle effervescence et quelle vie dans ce quartier où l’on peut manger, acheter moult fringues (de contrefaçon), se faire masser ou avoir son horoscope… chinois !




Le lendemain, une ballade sur le bord des falaises poussiéreuses de Miraflores conclue notre séjour dans cette ville qui nous aura surpris sur bien des plans. Y compris la gastronomie, car Lima est la capitale sud-américaine de la cuisine fusion avec une multitude de restaurants où l’on peut déguster d’excellents ceviche et autres plats à base de poissons.




A Lima, on passera également 1 journée entière à organiser la suite de notre visite au Pérou car rien ne semble simple. Aller au Machu Picchu par exemple nécessite de prendre un bus pour Cuzco (21h30), d’en prendre un autre jusqu’à Ollantaytambo (2h), de monter dans un train (1h40) et une fois à Aguas Calientes, on grimpe dans un dernier bus (20 min) pour enfin arriver à l’entrée du sanctuaire !! Mais bon, dans notre voyage, on a appris que tous les beaux endroits devaient se mériter…

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