Ao Nang et l’île de l’homme au pistolet d’or


4-7/12.
C’est seulement lorsqu’on était chez les surfeurs à Wai-ao sur la côte est de Taiwan qu’on a commencé à planifier notre itinéraire en Thaïlande. Au départ, on voulait surtout visiter le nord (Chiang Mai, Chiang Rai…) et attendre nos amis, Virgine & Gilles, qui nous rejoignent pour Noël afin de visiter Bangkok et “se faire“ une belle plage à Koh Samui. Pas intéressés plus que ça par le sud et Phuket, nous avons cherché nos futures destinations le temps d’une journée, armés du Lonely Planet, du Mac et de l’iPad. Depuis peu, Air Asia distribue Krabi au bord de la mer d’Andaman et relie également Phuket à Chiang Mai.


Après moult recherches, on a fini par figer plus ou moins un carnet de route : 3/4 jours à Ao Nang près de Krabi car les hôtels ne sont vraiment pas chers, on rejoindra Phuket en bus ou en ferry pour y rester 3/4 nuits pour ensuite aller en avion jusqu’à Chiang Mai et rayonner dans la région pendant une dizaine de jours. Avant de retrouver nos amis à Bangkok, on fera un aller-retour à Siem Reap au Cambodge pour visiter les temples d’Angkor Vat.

L’arrivée à Krabi (de Hong-Kong) était pour le moins fatiguante puisque dans la même journée, on a enchaîné : 1 bus, 2 avions, 1 bus et 1 tuk tuk !! Surtout que notre dernier chauffeur a quelque peu galéré pour trouver notre hôtel perdu au milieu de la jungle au bord d’une plage déserte. Plage que l’on a vue que le lendemain car à l’heure où on a pu enfin poser nos sacs à dos, il faisait déjà nuit noir.
On voulait un hébergement un peu “roots“ pour nos premiers jours en Thaïlande et Adèle nous a trouvé un bungalow à l’ouest d’Ao Nang, avec ventilateur svp (pour la clim c’était plus cher…) mais sans eau chaude, sans chasse d’eau et seulement alimenté en électricité de 18h à 6h ! Les nuits étaient fraîches rendant le ventilo totalement inutile et vu l’heure à laquelle on revenait au bungalow, la disponibilité du courant ne nous posait aucun problème. C’est plus la douche froide qui pique un peu au début, surtout pour se laver les cheveux… Mais au bout du 2ème jour, on s’y fait et on a même l’impression qu’elle est plus chaude que la veille !! Et concernant la chasse d’eau, on se demande pourquoi on s’embête par chez nous avec de la plomberie, un bon gros seau d’eau fait largement l’affaire…




Pour visiter les environs, on a loué un scooter (200 bahts la journée soit 4,60 €) en s’accommodant très vite aux habitudes locales de circulation… On ne met pas de casque, on n’utilise pas de clignotant mais le klaxon, on ne tient pas compte des lignes continues et on double………… là où il y a de la place !! C’est comme la douche froide, au début on hésite et on y va doucement mais après on se lâche et on y va franco ! Soyez vigilant cela dit et entraînez vos réflexes à GTA car n’importe qui et n’importe quoi peut se trouver sur votre route. Le Thaï n’a aucune logique dans sa conduite tout comme dans tout le reste… mais j’y reviendrai plus tard !



La région est entièrement dévouée au tourisme et on a vite fait le tour. Mais on apprécie l’ambiance de bord de plage qu’on retrouve pour la première fois depuis notre départ. Cette fois-ci ça y est, on y est vraiment… à la mer ! Sur la promenade d’Ao Nang pullulent petites échoppes, bars et restaurants pour touristes. Comme la température avoisinait les 30°, et Adèle voulant d’autres fringues que nos vêtements techniques, on commence à faire un peu de shopping et les négos d’épicier qui vont avec. Lors de nos voyages antérieurs, n’ayant pas beaucoup de patience, je n’étais pas un super fan de l’exercice surtout pour des guenilles qui coûtent trois francs six sous. Là, j’ai quand même réussi à me friter avec une vendeuse : Adèle essaye tout un tas de fringues et sélectionne finalement 1 maillot de bain, 1 robe et 3 tee-shirts. L’antipathique dame en voulait 1500 bahts (environ 34 €) qui certes n’est pas très cher en soi et en temps normal, j’aurai sûrement payer cash pour abréger mes souffrances dans ce magasin non climatisé ! Mais il ne faut pas non plus prendre les touristes pour des jambons. On est en Thaïlande, tout est fabriqué ici ou alors pas très loin et ce ne sont pas les coûts fixes du point de vente et du merchandising qui font enfler le prix sur l’étiquette. Surtout quand quelques jours auparavant, on a fait nos courses chez H&M à Tokyo pour des acheter des tee-shirts basiques mais stylés à 4 € grand max. Et quand je bossai, j’achetai un tee-shirt blanc moins d’1 € HT rendu à Strasbourg… Si tu commences à acheter un tee-shirt dans une (pauvre) boutique en Thaïlande plus cher que chez H&M dans une capitale c’est qu’il y a gros problème : soit la vendeuse thaï te prend pour un américain, soit H&M met une pression de taré sur ses fournisseurs !!! Ou les 2… Quoiqu’il en soit cette chère vendeuse ne voulait pas me lâcher l’affaire pour 900 bahts (environ 21 €) et on a tout laissé sur le comptoir pour filer dans la boutique d’à côté ! Mais du coup, l’envie d’acheter des fringues nous a passé et on s’est attardé sur les excursions disponibles dans la région qui se négocient également. C’est le jeu ici et il faut discuter le prix de tout : les fringues, le taxi, les excursions, la location de scoot, les nuits d’hôtel…

Concernant les excursions et si vous êtes comme moi, un fan INCONDITIONNEL de James Bond, on peut trouver dans la baie de Phang Nga le lieu de tournage de L’homme au pistolet d’or (1974) avec le fameux rocher du repère secret de Scaramanga ! Après 3/4 d’heure de minivan pour rejoindre Phang Nga, 30 minutes de long-boat suffisent pour atteindre l’île de Kao Ping Kan et nous voilà devant le rocher Koh Tapu de son vrai nom, plus petit en vrai que dans le film. Nous ne sommes pas les seuls, ça se bouscule un peu pour les photos mais la magie opère et je me surprends à siffloter le thème de James Bond en revoyant dans ma tête les scènes présentes au début et à la fin du film avec Roger Moore et Maud Adams !
Au-delà de cette fameuse île, c’est tout l’environnement qui est hallucinant avec ses nombreux pitons calcaires pour la plupart entièrement recouverts d’une végétation luxuriante. Et quand sur certains flancs la nature est absente, ce sont des roches rongées par les eaux qui arborent des couleurs saisissantes, de l’ocre à l’orange entremêlées de gris, splendide…








La visite prévoyait ensuite un arrêt déjeuner à Koh Panyee, un village musulman sur pilotis où pendant le repas on a pu faire plus ample connaissance avec Emmanuelle et Gilles, un couple d’expatriés vivant à Bangkok depuis 4 mois avec leur fils. Expats depuis 25 ans, ils nous ont confiés leurs difficultés à s’intégrer dans ce pays dans lequel ils pensaient pourtant y passer leur retraite… La conversation fut très intéressante et nous garderons une expression anglophone citée par Emmanuelle au sujet de la logique des Thaïlandais : « experience, not understood ». En résumé, c’est un peu comme avec les Chinois : il faut suivre la vague et surtout ne pas essayer de comprendre ! Dans les jours qui ont suivi, cette phrase est ressortie plusieurs fois et je pense qu’on va encore y penser souvent durant notre séjour…



La journée s’est poursuivie avec la visite de la “monkey cave“, nom familier donné au temple Wat Tham Suwan Khuha dont l’entrée est peuplée de singes qui quémandent de la nourriture dès votre arrivée. Après l’accueil de ces charmants pensionnaires, on passe par une porte décorée pour entrer dans une large grotte qui abrite un impressionnant bouddha couché doré de 15 m de long. Ce temple naturel est remarquable et après la première (et la plus grande des salles), on monte quelques marches pour découvrir un ensemble de grottes gardées par un moine assis sur un monticule de rochers. Les stalactites tout comme les couleurs sont magnifiques et cachées dans les interstices obscures on peut attendre les cris stridents des chauves-souris. En escaladant avec précaution les rochers humides on peut arriver au sommet de la grotte et distinguer de plus près les détails de cette stupéfiante architecture naturelle.







On finira l’excursion par un plongeon dans le bassin d’une cascade loin d’être impressionnante mais qui a le mérite de nous rafraîchir de cette chaude et moite journée !



Le soir, on changea d’hôtel pour aller 50 m plus loin que le précédent et passer notre dernière nuit dans un autre bungalow en bambou qui disposait d’une “grande“ salle de bains équipée cette fois d’un vrai WC avec chasse d’eau ! Mais toujours pas d’eau chaude… On a changé d’établissement non pas pour le “confort“ gagné mais parce que la tenancière s’est montrée un peu gourmande quand je l’ai interrogé au sujet d’une nuit supplémentaire : après 3 jours à 700 bahts la nuit, la peu scrupuleuse matrone voulait nous demander 1200 bahts sous prétexte qu’elle nous avait upgrader dans un bungalow plus grand que celui que nous avions réservé à l’origine ! Elle est gentille la petite dame mais sur les 15 bungalows seuls 3 étaient occupés, elle aurait pu continuer à exercer le même tarif… Et du coup dans l’autre hôtel, on a retrouvé le couple d’Allemands avec lequel on a partagé la course en tuk-tuk le premier soir. Eux aussi étaient d’abord installés dans le premier hôtel pour en changer dès le lendemain ! Et apparemment nous n’étions pas les derniers à effectuer ce curieux manège.
Notre nouvel hébergement était managé par une australienne de Melbourne avec laquelle on a bien discuté et qui a fini par nous offrir 2 verres de Frangelico à la fin du repas. Voilà enfin quelqu’un de “commerçant“…




On quitta Ao Nang le lendemain pour nous rendre à l’embarcadère où sont stationnés tous les long-boat et où nous attendait un ferry pour aller jusqu’à Phuket. En longeant la côte jusqu’à la pointe sud, on a pu encore apercevoir de majestueuses formations calcaires rongées par les eaux, le vent et le sel. Les couleurs sont encore plus magnifiques que la veille à James Bond Island et nous sommes nombreux sur le pont supérieur à mitrailler le spectacle somptueux que nous offre la nature. 3 heures plus tard, nous arrivions à Phuket…



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